L’imprimé léopard, histoire d’un succès rugissant

Jamais délaissé, l’imprimé léopard est loin de faire tâche dans l’histoire de la mode. Seule préconisation : ne pas verser dans le kitsch. Découvrez l’histoire de l’imprimé léopard, parmi les motifs phares de la saison et sujet à une popularité telle que peu sont en mesure de marcher sur ses platebandes !

L’imprimé léopard, des débuts à pas de loup

La robe du léopard, calculée pour le faire se fondre dans son milieu naturel, connaît un tout autre destin parmi nous autres, mammifères chasseurs de tendances mode.

L’histoire de l’engouement autour de cette dernière nous dépasse et de loin.

En effet, bien avant notre ère, dès la Préhistoire nos ancêtres acquiesçaient déjà en faveur de cet imprimé animal.

Plus tard, la peau du léopard devient un attribut des chefs africains.

En miroir de l’image du félin, représentant l’agilité et le courage, cette robe tachetée devient alors un attribut du pouvoir.

À tel point que suite à l’indépendance du Congo, les politiciens ont affiché une toque en peau de léopard, faisant de cette coiffe le symbole de la royauté.

Côté Europe, les expéditions commerciales permettent d’explorer des perspectives inédites, avec notamment la découverte d’espèces animales encore inconnues.

Aussi, sous le règne de Louis XV, l’art et la mode se mettent à la page et désormais les imprimés d’animaux exotiques font partie des nouveaux possibles.

Le motif léopard gagne alors l’environnement mode par l’intermédiaire de nombreux tissus.

Devenant à ce stade et malgré lui, très populaire chez une population aux goûts excentriques.

Avant une popularité effrénée

Mais l’imprimé léopard ne connaît pas des freins partout.

Relativement à la culture occidentale, c’est une toute autre affaire pour l’imprimé léopard.

Tantôt indicateur de statut social ou de disponibilité sexuelle, l’imprimé léopard œuvrait en guise de trophée.

Ainsi, à cette époque, les hommes européens aimaient tout particulièrement se donner à voir, trophées de chasse à leurs pieds.

Représentant alors un spectacle lourd de sens, à savoir l’homme dominant l’animal et par extension son ascendant sur la femme.

D’autant que la fourrure de léopard est un signe du pouvoir patriarcal dans certaines cultures, au sein desquelles ces mammifères sont récurrents.

Une perspective popularisée par certains supports, tels que la sortie du film Tarzan, qui a participé à nourrir un certain imaginaire, lequel associe les cultures primitives au port d’animaux.

Ensuite, l’imprimé léopard se met progressivement à incarner une rêverie, une aventure mode captivante et tout du moins inspirante pour bon nombre de designers.

Femme féline en puissance avec l’essor de l’imprimé léopard

Puis au XXème siècle, l’idée du léopard change de bord. D’abord assujettie à l’image de femme-trophée si un vêtement à l’imprimé léopard figurait dans l’équation, la femme s’en empare cette fois en quête de puissance.

Après la Première Guerre Mondiale, elles osent les tenues ainsi tachetées dans un mouvement féministe largement amplifié par plusieurs célébrités américaines.

Vu de nos jours comme un imprimé bien sous tous rapports, auparavant cet imprimé animal défrayait la chronique.

Et ce, jusque dans les hautes sphères de la mode notamment avec Christian Dior, qui dès les années 1950, produit des manteaux en imprimé léopard avec une communication effrontée.

Laquelle comportait l’avertissement suivant « Si vous êtes belle et douce, ne le portez pas ».

Également la fourrure a pu se voir remplacer par l’idée de reproduction avec l’essor très net de l’imprimé.

Décidément, cet imprimé aura fait se déchaîner la créativité des faiseurs de mode de l’époque et continue sur cette même lancée.

Même si la constance demeure autour de son imaginaire profondément marqué autour du sex-appeal, de la féminité de l’indépendance et du pouvoir.

Nul doute que l’imprimé léopard et son histoire mouvementée n’a pas encore dit son dernier mot !

Le cardigan léopard est partout cette saison, dénué d’imprimé êtes-vous au fait de l’histoire de ce basique intemporel ?