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Une expo qui lutte contre le VIH/sida

L’épidémie n’est pas finie !

Bloc 23 du mémorial néerlandais du patchwork des noms, 2008Matières textiles, 380 x 380 cm. Mucem, 2018.76.1 © Mucem / Yves Inchierman

Cette exposition insolite retrace l’histoire sociale et politique du sida. La lutte contre l’épidémie a révélé des situations d’inégalité et de stigmatisation, suscitant de nombreuses revendications pour l’accès aux traitements, aux soins, le renforcement des droits, la visibilité des personnes et des groupes touchés.

En proposant un regard rétrospectif et contemporain, l’exposition se définit comme une contribution à la lutte contre le VIH/sida. Mettre le sida au musée, ce n’est pas l’enterrer ; c’est réaffirmer toute son actualité, comme le montre le titre de l’exposition qui reprend le célèbre slogan d’Act Up : « L’épidémie n’est pas finie ! » En juillet 1981, le New York Times publie le premier article relatif au sida, évoquant des cas de cancer chez des hommes homosexuels. Mais il faut attendre 1983 pour écarter l’hypothèse d’une maladie uniquement homosexuelle (le « cancer gay »), mais on pointe du doigt les « 4H » : homosexuels, héroïnomanes, hémophiles, haïtiens. La victime est aussi l’accusée et sa stigmatisation passe par des propositions de mise en quarantaine, des moyens disproportionnés de protection, et la réprobation de catégories sociales touchées et jugées responsables. Dans le même temps, la désignation de ces « groupes à risques » va invisibiliser durablement d’autres situations d’exposition au virus, dont témoignent l’activisme des femmes et les initiatives en faveur des enfants et adolescents. L’épidémie est un choc pour la société comme pour les malades qui doivent endosser le mot séropositif. La mise au point de traitements plus efficaces à partir de 1996 marque un tournant. Mais l’accès aux médicaments est très inégal à l’échelle planétaire et l’ouverture des régimes de propriété intellectuelle devient une revendication majeure à la fin des années 1990.

Des années 1980 à nos jours, l’épidémie a suscité maintes hypothèses sur son origine et de nombreux discours sur les moyens de sa fin. L’exposition apporte un éclairage sur ces différents récits, histoire d’aborder avec recul les savoirs du passé et les compréhensions du présent.

Du 15 décembre 2021 au 2 mai 2022 au Mucem de Marseille

TOO #45

Amélie Rivet

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Amélie Rivet

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