Victoria, la griffe de tennis espagnole plus que centenaire se renouvelle sans cesse. Rétro et écoresponsable, elle surfe sur les tendances grâce à une appétence pour la mode et une sincère empathie envers ses clients. En cultivant des valeurs humaines, Victoria s’est forgée une réputation de marque intemporelle et sympathique. Une stratégie gagnante : ses produits, au style affirmé et au prix doux, plaisent. Rencontre avec Javier Garrido, un directeur général chaussure enthousiaste, plein de beaux projets pour sa griffe.
Bio.
Javier Garrido a suivi ses études à la Sergeant Bluff-Luton Senior High School dans l’Iowa avant d’obtenir une licence en sciences économiques à l’université de Saragosse en Espagne. Après 25 ans de carrière dans le domaine de la chaussure, Javier Garrido a rejoint la marque Victoria il y a un an en tant que directeur général.
Quelle est l’origine de votre nom, Victoria ?
L’histoire a commencé en 1915 dans un petit village de la Rioja au nord de l’Espagne. C’est à cette période que son fondateur Gregorio a eu l’idée de dessiner une chaussure à laquelle il donna le nom de son premier amour : sa femme Victoria.
Qu’est-ce qui a fait le succès de Victoria au fil des décennies ?
Une très bonne qualité, des produits dans l’air du temps, des prix attractifs ainsi que des valeurs humaines et environnementales indéniables. La société a su rester familiale. Nous fêtons les anniversaires de chaque employé et les grandes fêtes du calendrier comme Noël ou Pâques. Chaque salarié participe à l’aventure et doit avoir l’impression de faire partie de la famille Victoria. Par ailleurs, le respect de l’environnement caractérise l’ADN de notre griffe depuis ses débuts.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Nous voyageons aux quatre coins du monde à toutes les saisons pour voir ce que les gens portent et comment ils le portent. C’est très instructif d’être assis à une terrasse et de regarder les gens passer ! Les consommateurs attachent de plus en plus d’importance à la qualité et à la durabilité du produit, le tout dans le souci du détail. Nous nous inspirons aussi d’Instagram et des bureaux de tendances avec lesquels nous collaborons.
Quel est votre positionnement ?
Nous avons un positionnement généraliste puisque nous chaussons tout le monde du 18 au 46. Nous proposons des chaussures pour tous les types de consommateurs, du plus branché au plus classique.
Qui sont vos muses et pourquoi ?
Les gens, la vie, la nature… Cela peut être une collègue, une fille dans la rue, une attitude, une silhouette ou une manière particulière de porter nos chaussures. Derrière une muse se cache toujours une rencontre. Même un fashion faux-pas peut nous intéresser… C’est passionnant de comprendre pourquoi cette personne a fait cette association insolite. La création est avant tout une bonne connaissance de ses contemporains. Pour être un bon designer, il faut de l’appétence pour l’humain.
Comment la collection est-elle
segmentée ?
La collection est segmentée en deux parties : une partie mode et une partie
classique.
Quelles sont les grandes tendances de la saison ?
La vague ugly shoes et dad shoes est certainement la tendance la plus prégnante du moment. Elle marque non seulement un changement de volumes dans les silhouettes, mais aussi un retour des années 90 avec un mélange de vêtements et de chaussures issus du monde du sport. Cette tendance fait d’ailleurs renaître des marques vintage qui avaient pratiquement disparu. Parallèlement, on observe un regain d’intérêt pour les classiques. Chez nous, on note le retour de deux chaussures iconiques : la Inglesa ou 6613 que nous avons revisitée avec des semelles beaucoup plus épaisses. En consultant nos stories Instagram, vous pourrez découvrir le shooting que nous avons organisé avec Ester Expósito, la célèbre actrice de la série Elite sur Netflix. Enfin, comment parler de tendances sans aborder ce que nous considérons comme un devoir ; une production écoresponsable ? Nous nous efforçons depuis toujours de proposer des chaussures les moins nocives pour l’environnement. Cette saison, nous avons lancé des chaussures « No Trace » avec une tige 100 % coton et des semelles en pneus recyclés.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
Nous avons de véritables fans et ce n’est pas à la portée de tous ! Grâce à nos valeurs fortes, à l’amour et au respect que nous portons à nos clients, nous avons réussi à gagner leur confiance. Nous avons des adeptes issus de toutes les générations et c’est une grande fierté !
Comment voyez-vous l’avenir de
la marque dans le monde ?
Nous allons tendre vers une mode de plus en plus responsable, préserver notre
ADN et interagir avec nos fans pour leur proposer les chaussures dont ils ont
envie.
Quelles sont vos actualités les plus fortes ; collaborations, séries limitées, égéries, etc. ?
En début d’année, nous avons collaboré avec Bourgine pour une capsule inspirée des ballets russes d’Yves Saint Laurent. En mai, c’est à Robinson les Bains que nous avons confié notre tennis iconique. La griffe a planché sur une ligne de maillots de bain et de tennis pour partir en vacances. En Espagne, une collaboration vient de débuter avec la célèbre griffe italienne Calzedonia. Ce co-branding a donné naissance à une basket en édition limitée sous le slogan « Better together ». Cette collaboration sera visible pendant 15 jours dans les 335 vitrines des magasins espagnols Calzedonia. Enfin, nous avons donné carte blanche à Valentine Gauthier pour créer une capsule de cinq nouveaux modèles pour la rentrée 2019. L’occasion pour nous de travailler une fois de plus avec une maison parisienne urbaine, raffinée et décontractée.
Quels sont vos trois produits préférés de l’été 2019 ?
La dad shoes car, comme le disent les enfants, cette chaussure « qui court vite » est idéale pour le quotidien des actifs ; l’Ingelsa, pour partir en vacances ; la Doble Victoria version 2.0, pour prendre de la hauteur.
Découvrez une autre jolie marque née en Espagne : Neosens
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