Interview : Le Temps des Cerises

L’artisan jeaner 100 % méditerranéen

Depuis plusieurs décennies, c’est l’une des marques de denim les plus en vue de l’Hexagone. Reconnue pour son savoir-faire unique en matière de délavage, Le Temps des Cerises a fait du denim à l’esprit vintage sa signature. Aujourd’hui, la belle marque marseillaise s’est positionnée sur le jean 100 % méditerranéen en communiquant sur la traçabilité de ses produits. Rencontre avec Lylian Richardière, un virtuose de la toile denim.

Bio. Le Temps des Cerises est née en 1998 au cœur du berceau du denim, de la passion de ses fondateurs, Gil et Lylian Richardière, pour la toile bleue. C’est dans le bassin méditerranéen que la marque a su perpétuer un savoir-faire unique dans la fabrication de ses jeans et développer ainsi ses propres recettes pour la mise au point des délavages. Au fil des saisons, Le Temps des Cerises s’est imposée comme le spécialiste du jean qui « fait de belles fesses ».

Quelle est l’histoire de votre marque ?

Mon père, Gil Richardière, est né à Arles. Il a longtemps travaillé dans le reconditionnement du vêtement et a ouvert ses premières boutiques de fripes dans les années 1970. Puis, dans les années 1980, il les a multipliées. La plus célèbre d’entre elles est Propagande à Marseille. Tout le monde venait s’y fournir et y trouver l’inspiration. Quand mon père était jeune, le stone wash n’existait pas : il délavait déjà son jean brut en se baignant avec et en le frottant avec du sable ! J’ai donc suivi la passion de mon père et, depuis la création de la marque, c’est moi qui élabore nos délavages dans les usines.

Pourquoi ce nom, « Le Temps des Cerises » ?

C’est un nom qui fait référence à l’univers de la mode vintage avec une sonorité française. Le Japon, après la Seconde Guerre mondiale, s’est retrouvé dépourvu de commerces, et les Japonais ont dû recycler et reconditionner les vêtements qu’ils avaient à disposition pour s’habiller. Ils sont ainsi devenus des collectionneurs d’anciens vêtements, vouant un culte à la mode vintage. Le Temps des Cerises fait référence à cette culture et à une période importante pour les Japonais, celle des cerisiers en fleurs, synonyme de prospérité.

Quel est votre positionnement ?

Notre ADN, c’est le jean… Depuis le début, nous sommes une marque de jeans qui a su développer une offre textile en retranscrivant les codes et les techniques de fabrication. Aujourd’hui, nous sommes devenus des artisans jeaner. Nous travaillons cette noble matière avec tout le savoir-faire acquis depuis la naissance de la toile, mais aussi avec une certaine main qui nous est propre. Le Temps des Cerises exprime à travers ses collections une ambiance rebelle où se mêlent séduction et désinvolture. Une certaine nonchalance est retranscrite à travers un easy-wear, une mode aussi rock que confortable qui garde son chic en toutes circonstances.

Comment se déroule votre processus de création ?

Je suis souvent présent dans les usines auprès des ouvriers pour élaborer de nouveaux procédés. Nous dosons, nous testons, nous essayons et c’est ainsi que, depuis le lancement de la marque, nous avons su développer nos propres recettes. Tels des alchimistes, nous avons mis au point des délavages propres à nos marques et nous déclinons à l’infini toutes les possibilités que la toile bleue nous offre. C’est pour cela que nous sommes devenus les spécialistes du jean vintage. Aujourd’hui, nos jeans sont 100 % issus de Méditerranée, une traçabilité gage de qualité. Ensuite, bien évidemment, nous sommes très bien positionnés sur le fit – la coupe – du jean qui est une question de patronage et de savoir-faire stylistique. Faire un bon jean n’est pas donné à tout le monde, c’est pour cela que de nombreux créateurs s’y sont cassé le nez.

« NOS COLLECTIONS EXPRIMENT UNE AMBIANCE REBELLE OÙ SE MÊLENT SÉDUCTION ET DÉSINVOLTURE »

Lylian Richardière

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Incontestablement, nos voyages à travers le monde. Notre collection printemps-été 2022 peut d’ailleurs se résumer en trois mots : solarité, modernité et liberté.

Qu’est-ce qui a changé sur le marché du denim ces dernières années ?

La prise de conscience écoresponsable. Les consommateurs sont de plus en plus vigilants quant à l’impact qu’ils ont sur la planète. Les gens se tournent vers des produits durables et évitent la surconsommation.

Comment envisagez-vous l’évolution de votre marque ?

Nous nous battons au quotidien pour préserver la qualité de nos produits. Parallèlement, nous avons pour ambition d’élargir notre gamme éco-friendly.

Quelle est votre plus grande fierté professionnelle ?

De m’éclater dans mon boulot et de pouvoir vivre de ma passion.

Quels sont vos trois produits emblématiques de l’été ?

Le jean Cosy avec le boutonnage asymétrique, le tie and dye et le sweat à message.

TOO #46