Située à 8 miles au large de la baie de Quiberon, Belle-Île est un joyau breton prisé des vacanciers à la période estivale. D’une superficie de 180 kilomètres carrés, la belle insulaire est aussi la plus grande des îles bretonnes. S’il faut fendre les flots pour la découvrir, son patrimoine naturel exceptionnel à la fois littoral et rural, la simplicité et la convivialité de ses habitants ainsi que son atmosphère unique valent incontestablement le détour.
Pour découvrir la magie de Belle-Île, il faut s’y perdre. Vous y découvrirez des ateliers d’artistes et d’artisans, de bonnes tables, mais aussi des paysages sauvages à couper le souffle grâce à des sentiers côtiers pleins de charme. Passer quelques jours à Belle-Île, c’est l’assurance d’un dépaysement total, d’une pause pleine de charme et d’un grand bol de nature.
En breton, locmaria signifie monastère dédié à la Vierge Marie. La commune de Locmaria abrite 897 habitants sur les 5 400 que compte l’île. Cernée au nord, à l’est et au sud par la mer, elle est protégée des vents dominants, ce qui la rend propice à l’agriculture. Calme, vallonnée et entourée de plages sublimes, Locmaria est le lieu idéal pour louer une maison de famille pendant quelques jours. Elle abrite également quelques joyaux : l’église Notre-Dame de l’assomption érigée en 1070, le fortin de Kerdonis, le fortin de Port Maria, le fort du Bugil et l’ensemble fortifié de La Ferrière. Autant de témoins d’une époque où Anglais et Français guerroyaient sur les eaux. Outre ses plages de sable fin – Port Andro, Samzun et Grand Sable –, vous trouverez à Locmaria plusieurs loueurs de vélo, un skatepark pour vos ados, une base nautique avec une école de paddle et un cinéma. Si vous êtes logé dans une autre ville, les ateliers d’artisanat d’art et de peinture de Locmaria valent vraiment le détour.
Une longue ria longe le port créant, à marée basse, une grande vasière où les amateurs de pêche viennent chercher des vers. Toute la rive droite de cette ria a été préservée, ce qui confère à Sauzon sa réputation de trésor coloré s’étirant le long des quais. Prisée des peintres et des grands de ce monde, elle s’est longtemps appelée Port-Philippe pour remercier le roi Louis-Philippe des crédits qu’il lui avait attribués en 1831. À la fin du XIXe siècle, Sauzon était un port de pêche important qui alimentait trois conserveries à proximité. Aujourd’hui, son activité de port de plaisance s’est développée. Au-delà du bourg et de ses jolies ruelles, la pointe des Poulains, la propriété de Sarah Bernhardt, les menhirs Jean et Jeanne ainsi que la plage de Donnant s’avèrent incontournables. Sauzon est aussi un lieu animé où vous pourrez faire la fête dans ses bars prisés des navigateurs bretons.
Chef-lieu de Belle-Île, c’est dans le port du Palais que vous débarquerez depuis Quiberon, Vannes, Port-Navalo, Le Croisic ou La Turballe. Dominée par sa citadelle Vauban construite sur les vestiges du château des Gondi et fortifiée par Vauban en 1683, elle se dresse telle une sentinelle. Elle abrite d’ailleurs un musée historique dont la visite permet de comprendre toute l’histoire de l’île. Pittoresques et charmantes, ses rues étroites regorgent de bars, de restaurants de spécialités et d’ateliers d’artistes. L’été, les concerts de rue ont lieu çà et là pour le plus grand plaisir des touristes.
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Ce phare de granit haut de 52 mètres a été édifié entre 1826 et 1835 d’après le projet du physicien Augustin Fresnel, ingénieur en chef et secrétaire de la Commission des phares à Paris. Aujourd’hui, sa portée est de 50 kilomètres, ce qui en fait l’un des plus puissants d’Europe. Il a d’ailleurs été inscrit à l’inventaire des monuments historiques de l’état en 1995. Grimpez ses 247 marches pour embrasser la plus belle vue panoramique de l’île les jours de beau temps.
Son rez-de-chaussée accueille quant à lui une exposition permanente sur l’administration et l’histoire des phares, le métier de gardien, le balisage et les espaces naturels. En saison, vous pouvez également profiter d’une visite commentée.
De style roman, l’église Notre-Dame de Locmaria est le plus ancien édifice religieux de l’île. Construite en 1070, elle fut rénovée au XVIIe siècle. Son précédent nom, Notre-Dame-de-Bois-Tors, se rapporte à une drôle d’histoire. Des pirates hollandais avaient abattu un orme devant l’église pour remplacer leur mât cassé pendant une tempête. La légende raconte que Notre-Dame déforma le tronc pour le rendre inutilisable et faire fuir les pirates… À l’intérieur, vous pourrez y admirer un ex-voto, un bateau suspendu au-dessus des fidèles. Il s’agit d’une maquette d’un trois-mâts de 2,80 mètres dont la proue est ornée d’un ange.
Fasciné par la beauté des roches dentelées de la côte sauvage de Bangor, Claude Monet les a immortalisées en 1886 dans l’une de ses œuvres les plus célèbres, Les Pyramides de Port-Coton. Ce nom insolite aurait pour origine l’écume fouettée formant de gros flocons mousseux les jours de gros temps. Ces stacks remarquables stimulent l’imagination des visiteurs ; certains y voient le Mont-Saint-Michel et d’autres, un loup hurlant, un sphinx ou le portrait de Louis XIV. Une ballade incontournable à faire par tous les temps !
La grande comédienne romantique et bohème tombe sous le charme de ce site magique à la fin du XIXe siècle. Elle y fait l’acquisition de son fort militaire au milieu des bruyères en 1894. Elle y vivra plus de trente ans. Elle y fait construire deux villas et un cours de tennis pour recevoir ses prestigieux invités et aménage les jardins à grand renfort d’iris, de jonquilles, de roseaux et de pervenches. Très attachée aux Bellîlois, Sarah Bernhardt leur fait même construire une boulangerie coopérative au début du XXe siècle. Depuis 2000, le site de la pointe des Poulains, propriété du Conservatoire du littoral, est inscrit aux monuments historiques. Outre le musée Sarah Bernhardt qui revient sur le parcours tumultueux de la grande tragédienne, vous pourrez y découvrir un muséographe remarquable et un phare majestueux.
Personne ne peut accoster à Belle-Île en bateau sans tomber sous le charme de son imposante silhouette. Construite sur les vestiges du château des Gondi, rachetée par Fouquet et fortifiée par Vauban, la citadelle, devenue une propriété privée, a été maintenue dans un état de conservation impressionnant. Autrefois, Belle-île constituait une position militaire stratégique, face aux côtes bretonnes sud et à l’embouchure de la Loire. L’édification de la citadelle, au XVIe et au XVIIe siècle, son remaniement par Vauban, ingénieur des fortifications de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle, en témoignent. Vauban avait initialement planifié l’édification d’une enceinte fortifiée sur les hauteurs de Palais pour appuyer la citadelle. Il en avait même dessiné les contours, mais faute de crédits, les travaux ne purent être réalisés. Construite bien plus tard, au XIXe siècle, l’enceinte urbaine néoclassique de Palais ne fût jamais éprouvée militairement…
Quel meilleur moyen pour se ressourcer qu’une journée en thalassothérapie dans un hôtel de luxe ? Magnifiquement niché face à la côte sauvage sur la baie de Goulphar, le Castel Clara propose des soins et des massages à la carte. Au programme : piscine d’eau de mer chaude en extérieur, jacuzzi, col de cygne, fontaine, hammam, sauna, luminothérapie et douche multi-sensorielle. Pour terminer en beauté cette journée d’exception, dînez sur la terrasse de l’hôtel qui surplombe la mer. Tout simplement magique !
Implanté dans un environnement naturel particulièrement préservé en bord de mer, le golf de Belle-île-en-Mer propose un parcours spectaculaire de 14 trous homologué par la Fédération française de golf. Il s’étend sur 55 hectares sur les terres de l’ancien domaine de Sarah Bernhardt. Accroché à la côte sauvage, il vous offre des trous d’exception dont le célèbre numéro 2, unique en Europe avec son green en mer. Si vous ne voulez pas vous encombrer sur le bateau, sachez que le club propose la location du matériel nécessaire sur place.
Avec sa belle terrasse qui surplombe le port de Sauzon, ce bar réunit tous les atouts pour une soirée festive : terrasse animée, cocktails sympa, personnel absolument adorable, vue imprenable sur la mer, billard, concert ou playlists de qualité. Impensable de ne pas y faire escale si vous dînez à Sauzon.
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Belle-Île est accessible toute l’année en 45 minutes depuis Quiberon. D’avril à septembre, des compagnies maritimes desservent l’île au départ des ports de Vannes, Port-Navalo, Le Croisic et La Turballe. Un petit aérodrome situé au cœur de l’île accueille aussi les avions privés et les hélicoptères. La compagnie aérienne Aviatlantique-Avialib propose des vols à prix d’or (entre 99 et 500 euros) depuis Lorient, Nantes et Toussus-le-Noble.
Belle-île regorge d’hôtels de toutes catégories, d’appartements et de maisons à louer. Elle abrite aussi quelques campings et une auberge de jeunesse. Vous n’aurez aucun mal à trouver un logement quel que soit votre budget. Mais réservez bien à l’avance votre escapade si vous comptez y séjourner du 15 juillet à fin août.
La fraîcheur des produits locaux contribue à la qualité de la gastronomie du terroir. À Belle-Île, on trouve de tout : de la viande d’élevage labellisée, de la charcuterie,
des légumes bio, du miel, des fromages de chèvre ou de brebis, des pâtisseries, des galettes, des crêpes et, bien sûr, de mirifiques poissons et plateaux de fruits de mer. Le tout arrosé de vin blanc sec et de bière locale ! Impossible de ne pas goûter aux pouces-pieds, un bien étrange crustacé dont Belle-Île a fait sa spécialité.
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